lundi 7 janvier 2013

Une main vide mais un regard rempli



Elle, dans la rue, prenant un bout du trottoir, assise et tendant la main. Une main tendue pour demander de l’aide, de l’argent et si je laisse mon imagination socialiste galoper je dirais que cette mais est dans l’attente d’une autre qui va la prendre pour lui montrer le chemin du travail.
Cette main tendue, vide, les ongles hésitant entre saleté noir ou un reste de henné qui cacherai cette misère qui a laissé des traces et des cicatrices.
Un habit très modeste, une djeba, des pantoufles tous salis par la pollution des voitures qui se garent juste a coté.
Elle est exactement sous le niveau de la fenêtre d’une voiture, pas dans le champ de vision d’un passant pensent à son diner ou autre.
Elle est en bas, regardant dans le vide, ne faisant aucun effort pour aller vers les autres et leur demander ce dont elle a besoin.
Sa posture  d’une fatigue de plusieurs siècles de pauvreté et d’injustice.
Peut être que j’interprète en me basant sur ce que j’ai vu pendant quelques minutes.
J’avais peur qu’elle me regarde avec son regard portant toute la tristesse.
J’ai eu peur de lui répondre que je ne pouvais l’aider alors que je me trouver dans une voiture la regardant « d’en haut » puisque le niveau de la voiture était haut par rapport à ce bout publique que tout le monde se partage et qu’elle empreinte pour noyer son malheur, ce bout qu’on paye tous mais qui ne sert à rien pour un peuple qui ne veut que marcher sur goudron.
Voilà qu’un jeune homme passe, a vue d’œil il semble venir de l’Afrique noir (tout cela pour dire dans le politiquement correcte qu’il est noir).
JE continue donc mon interprétation pour dire qu’il est surement étudiant.
Peu importe mes extrapolations, mais le jeu de regard entre elle est lui était assez fascinant.
Lui il était désolé, ne savait pas où regarder, mais elle était encore dans son monde avec une bouche qui voulait dire « monde tu me dégoute »

J’étais déjà parti mais sa posture et son regard sont restés me turlupiner.
Quelque chose en moi disait que la solution à son problème visible n’est pas de lui donner de l’argent ou de la nourriture mais de lui offrir une formation ou un travail.
Je voulais m’asseoir à coté d’elle pour l’ecouter et prendre en moi la lourdeur de son anamnèse mais je n’avais rien à lui offrir.